Médecine holistique, Thérapie, Thérapie énergétique

Homéopathie, phytothérapie, aromathérapie… le point sur ces alternatives naturelles

Homéopathie
Homéopathie

La médecine douce a aujourd’hui investi nos pharmacies personnelles, mais est–elle efficace, employée à bon escient et surtout, sans danger ?

Le point sur ces trois approches de soins.
Après l’allopathie à tout prix, le retour aux méthodes « douces » a fait émerger le pouvoir ancestral des plantes, du milieu naturel… et de leurs odeurs.
Après l’allopathie à tout prix, le retour aux méthodes « douces » a fait émerger le pouvoir ancestral des plantes, du milieu naturel… et de leurs odeurs.

En 2009, le très sérieux et reconnu American Journal of Medecine affirmait sans ambages que l’homéopathie n’était ni plus ni moins qu’un affront à la science moderne, au même titre que l’astrologie, le mouvement perpétuel, l’alchimie ou… les apparitions d’Elvis !

Scandaleuse tromperie pour ses détracteurs, approche extrêmement efficace pour ses défenseurs, l’homéopathie déchaine les passions depuis plus de 200 ans.

Lutte idéologique d’une corporation qui sent son tout-pouvoir lui échapper ou bien mise en garde fondée des scientifiques ? Difficile de faire la part des choses devant un mode thérapeutique certes décrié mais bénéficiant néanmoins d’un statut officiel depuis 1965, inscrit aux pharmacopées françaises et… remboursée à 30% par la Sécurité Sociale ! D’autant que du côté des utilisateurs, on semble plutôt satisfait puisque la vente des médicaments homéopathiques s’élevait en 2013 à 100 millions d‘euros.

Soigner le mal par le mal

Ceux-ci sont préparés à partir de près de 3 000 substances végétales, animales, minérales ou chimiques, fortement diluées. Leur méthode de fabrication part du principe qu’il faut soigner le mal par le mal et que pour provoquer une réaction de défense de l’organisme, on doit faire absorber à celui-ci une quantité infime (donc diluée) de la substance qui peut lui faire déclencher le symptôme. On guérirait ainsi le paludisme en administrant au malade des micro doses d’écorce de quinquina (censées lui donner la fièvre) ou bien on aurait recours à une préparation à base d’abeilles pour soigner leurs piqures…

Cette médecine alternative est la plus utilisée en France dans le (vaste !) domaine de l’automédication. En 2011, une étude IPSOS pour les laboratoires Boiron, leaders mondiaux dans le domaine, révélait que les Français seraient 53% à y a avoir recours… Un effet placebo serait-il suffisant à un tel engouement ? Pas certain.

Un héritage ancestral

Aujourd’hui très contrôlée par la Pharmacie française et même européenne, la phytothérapie a dû elle aussi faire ses preuves avant de trouver un public désireux de se faire du bien via les plantes, plutôt que par le biais de la chimie. Tisanes et gélules n’ont jamais eu autant la cote depuis qu’on a retrouvé la soif du naturel. Soumis à des règles strictes, les laboratoires fabriquent aujourd’hui des produits de qualité et obtiennent de nombreuses autorisations de mise sur le marché.

La phytothérapie s’appuie sur l’héritage ancestral laissé par de multiples générations de tous continents qui se sont soignées par les plantes, mais aussi sur les progrès de la médecine moderne. Elle prend souvent le relais des médicaments classiques lorsque l’absorption de ceux-ci entraîne des effets secondaires.
Les effets préventifs et curatifs des plantes contre d’innombrables affections et maladies sont absolument indéniables… Malheureusement, ils sont plus lents à se manifester que ceux des médicaments classiques, formulés pour être immédiatement assimilés par l’organisme.

En revanche, les plantes d’usage courant ne provoquent que très peu d’effets indésirables… mais là encore se pose le problème de la qualité de celles-ci, de leur origine, de leur conservation qui les positionnent une fois de plus derrière les traitements allopathiques, hyper contrôlés et donc officiellement bien plus sûrs.

Enfin, à l’heure des grands enjeux économiques, impossible d’engager des recherches plus qu’onéreuses et de breveter une plante pour en rentabiliser les effets… Même reconnue et dans l’air du temps, la phytothérapie risque de rester encore longtemps sur la deuxième marche du podium.

Des fabrications parfois hasardeuses…

L’aromathérapie fait quant à elle appel aux essences aromatiques des plantes, plus couramment appelées huiles essentielles. Cette approche de soin est basée sur les vertus de celles-ci, connues notamment pour traiter des affections comme la toux, l’asthme, l’insomnie, la sinusite. Mais son champ d’action le plus efficace est de nature antiseptique et relaxante. Anxiété, maladies infectieuses, bactéries, virus, champignons, air vicié sont en effet les terrains favoris de cette méthode thérapeutique.
L’aromathérapie est malheureusement galvaudée par des fabrications artisanales parfois «hasardeuses» qui ne les identifient que par le nom général de la plante (et non par leur espèce, comme le font les laboratoires), et il est important de souligner que certaines de ces plantes peuvent se révéler potentiellement toxiques et présenter certains dangers (notamment des allergies au niveau de la peau et des muqueuses) et ce, d’autant plus, si elles sont utilisées à forte dose ou sur une longue période.

Pas d’automédication dans ce domaine

Les huiles essentielles peuvent être utilisées par voie interne, externe ou aérienne. Irritantes en ingestion, elles nécessitent d’être par exemple mélangées à un yaourt, ou bien conditionnées en capsules ou en suppositoires pour être correctement assimilées. En voie externe, on les trouve surtout sous forme d’huiles de massage ou d’onguent. Enfin, lorsqu’elles sont diffusées par soufflerie (méthode de loin la plus efficace pour ce qui concerne la voie aérienne), elles sont directement absorbées par les voies respiratoires. Là encore, l’automédication n’est absolument pas recommandée du fait des risques de toxicité entrainés par un mauvais usage de ces huiles essentielles.

Alors homéopathie, phytothérapie et aromathérapie sont-elles condamnées à rester, comme d’autres méthodes de soin naturelles, les parents pauvres de la pharmacopée traditionnelle ?

Même si l’air du temps leur offre depuis quelques années un retour en grâce, il reste important de noter que malgré leurs innombrables vertus utilisées et reconnues depuis des millénaires, elles doivent encore rester des compléments à la médecine traditionnelle et non se substituer à celle-ci. Mais gageons que la nature n’ait pas encore dit son dernier mot.

A lire

« Ma bible de la phytothérapie » de Sophie Lacoste aux éditions Leduc.s

« L’homéopathie, ma petite pharmacie familiale » de Monique Quillard, aux Editons Solar Santé

« Les huiles essentielles » de Nelly Grosjean, aux Editions Eyrolles

Source: Le Parisien

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