dynamique spirale
dynamique spirale

Sociétés et individus passent par les mêmes stades de maturation. C’est la théorie de la Spirale dynamique, une façon de figurer l’évolution de la conscience, personnelle ou collective.
Tous les individus passent par les mêmes étapes, mais pas à la même vitesse.

Comprendre ce décalage permet de trouver une certaine harmonie, en soi mais aussi avec le monde.

Ouverte aux autres et adaptable, la nouvelle génération semble partie pour être jaune.
Inventée dans les années 1960 par le psychosociologue américain Clare W. Graves, elle a été popularisée trente ans plus tard par son élève Don Beck, autant en psychothérapie que dans le management ou la diplomatie. Elle découpe l’évolution de la conscience en stades successifs, symbolisés par des couleurs et représentant les étapes par lesquelles tout le monde passe nécessairement. Le nourrisson est entièrement mû par ses pulsions vitales – comme les hordes primitives. Le petit enfant découvre la magie du monde – comme les tribus chamaniques. Il affirme ensuite son ego avec agressivité – comme les royaumes guerriers. Puis viennent l’âge de raison et le besoin d’ordre – qui correspondent à l’âge des Etats et des grandes religions. Etc.

Lire la suite…

dynamique spirale
dynamique spirale

Pour Patrick Drouot, auteur de « La révolution de la pensée intégrale », le monde évolue maintenant tellement vite que nous ne pouvons plus nous contenter de résoudre les problèmes au fur et à mesure. Au contraire, il propose de changer de regard à l’aide d’une spirale dynamique…

C’est dans les années 1950 que le professeur Clare Graves a échafaudé ce qu’il a d’abord appelé sa « théorie de l’émergence cyclique des niveaux d’existence ». Une formule un peu barbare pour décrire une réalité certes complexe, mais très accessible et qui met magistralement en lumière la manière dont évoluent à la fois les humains et les sociétés qu’ils composent. Plus tard, dans les années 1980, ces travaux, repris et complétés, ont été baptisés « Dynamique Spirale » par les deux élèves de Graves qui se sont attelés à la difficile tâche de poursuivre les travaux du fondateur du modèle. Aujourd’hui, c’est donc sous cette appellation que l’on connaît cette théorie. Une appellation très parlante. En effet, il semble que depuis cent mille ans, les sociétés humaines aient évolué non pas en suivant une ligne droite lancée vers un avenir toujours fuyant, mais comme une Spirale ; un mouvement inexorable vers plus de complexité, qui se développe à la manière d’une courbe s’enroulant autour d’un axe central et repassant périodiquement à l’aplomb des mêmes points, sur un plan supérieur.

Depuis, cette idée provocante a séduit un nombre grandissant de penseurs et de chercheurs de tous bords. D’autant que Graves a émis une hypothèse étonnante : les sociétés planétaires évolueraient par elles-mêmes, cette évolution façonnant les humains qui la composent et qui, par leur propre transformation, influenceraient à leur tour la société dans laquelle ils vivent.

Ce n’est donc pas une seule Spirale que nous allons étudier, mais une sorte de double hélice dont une branche concerne l’évolution de la société, et l’autre celle de l’individu, les deux étant indissociablement liées.

Avant de parvenir à cette vision de l’évolution humaine, Graves s’est livré à un véritable travail de fourmi, interviewant des milliers de personnes, réalisant des tests très minutieux, mettant en perspective les résultats de ses entretiens, analysant les théories précédentes… Et les conclusions qu’il en a tirées jettent une lumière nouvelle sur les mécanismes du monde actuel, tout particulièrement dans la période de crise que nous traversons.
De plus en plus vite…

Le rythme d’évolution du monde ne cesse de s’accélérer. Il y a quelques milliers d’années, ce rythme était si lent qu’au cours d’une vie, les individus ne percevaient pas les mutations de leur groupe. Plus tard, il y a quelques siècles, il s’est accéléré, permettant aux personnes d’un même groupe (une ethnie, un pays…) de commencer à percevoir une petite partie de cette évolution.

Pourtant, le temps de l’évolution du monde est globalement resté plus lent que le temps des hommes jusqu’à une période très récente. C’est seulement depuis la fin du XIXe siècle que le processus a commencé à s’inverser. Aujourd’hui, le rythme d’évolution des sociétés humaines, et tout particulièrement celui des sociétés occidentales, est devenu plus rapide que celui de l’individu. Les grandes mutations, qui s’étalaient autrefois sur des centaines, voire des milliers d’années, ne durent à présent que quelques décennies. Au cours d’une existence, nous pouvons être les témoins conscients de plusieurs mutations successives.

Lire la suite…