Méditation

La pleine conscience a changé ma vie

Méditation pleine conscience à Namur

Cette nouvelle discipline n’a jamais fait autant d’adeptes. Réponse au stress de la vie moderne, elle participe aussi à une quête de sens. Rencontre avec ceux qui l’expérimentent au quotidien.

Comment s’y mettre?

Des cycles de formation standardisés et validés de huit semaines (à raison d’une séance de groupe hebdomadaire) se donnent un peu partout en Belgique. On distingue les cycles MBSR (Réduction du stress basé sur la pleine conscience) et les cycles MBCT (Thérapie cognitive basée sur la pleine conscience).

 

Et les plus jeunes?

On peut pratiquer la pleine conscience dès 8 ans. Comme récemment à l’école primaire Sainte-Lutgarde à Lasne, certaines écoles commencent à introduire la méditation dans leurs classes. Souvent précurseur, le Canada le préconise dans le cursus scolaire. À lire aussi : La Pleine Conscience chez l’enfant et l’adolescent, Sandrine Deplus et Magali Lahaye, éditions Mardaga, 2015. Calme et attentif comme une grenouille, Eline Snel, Les Arènes, 2012 (livre-CD pour les 5-12 ans).

Nouvelles technologies, organisation du travail, culte de la performance, gestion complexe de la vie privée : nul n’ignore les causes du stress de la vie moderne. Pour trouver l’équilibre, il reste donc les prédispositions personnelles (un patrimoine génétique de Bouddha)… et la méditation (qui pourrait vous aider à lui ressembler, à Bouddha). La pleine conscience s’adresse à tout le monde et non plus seulement à quelques illuminés en sandales de retour d’un voyage en Inde… même si j’aime beaucoup l’Inde et les sandales !, plaisante Caroline Jacob, ostéopathe, formatrice en pleine conscience et membre du réseau Émergences parrainé par Matthieu Ricard.

Des preuves scientifiques
Quand j’ai commencé à faire du yoga à l’adolescence, ce genre de pratique était encore très taboue, explique celle qui s’y est intéressée très tôt pour gérer son tempérament hyperactif. Ce qui a changé en vingt ans ? La multiplication des études scientifiques validant ces pratiques. Dans les années 70, le médecin américain Jon Kabat-Zinn, précurseur de la version laïque de la pleine conscience, utilisait déjà cette méthode pour traiter le stress ou la dépression de ses patients.

Il est démontré aujourd’hui que la discipline, pratiquée à un certain degré d’assiduité, permet d’augmenter la production d’anticorps. Elle aurait aussi un impact sur la télomérase – une enzyme qui protège les télomères, ces « capuchons » des chromosomes – et préviendrait donc le vieillissement cellulaire. Les bienfaits de la pleine conscience sur la prévention des rechutes dépressives mais aussi sur les addictions, les troubles anxieux ou certaines maladies chroniques comme le psoriasis sont eux aussi de plus en plus documentés.

D’un point de vue cognitif, des études ont montré que le méditant parvenait à maintenir bien plus longtemps son attention sur des tâches simples que le volontaire lambda, qui se fourvoie « bêtement » à mesure que le temps passe et que sa concentration décroît. Biensûr, ces effets ne sont souvent obtenus qu’à raison d’une pratique régulière ou intense. L’ancienneté du méditant est d’ailleurs déterminante : plus vous avez d’heures de méditation à votre actif, plus votre cerveau fonctionnera différemment. Mais les premiers résultats peuvent néanmoins apparaître rapidement : l’imagerie cérébrale montre ainsi que la taille de l’amygdale, l’aire du cerveau qui traite la peur et la colère, se réduit physiquement après seulement quatre semaines de méditation, à raison de 30 minutes par jour.

Vivre en conscience
Définie comme une forme de méditation ouverte et non focalisée, la pleine conscience suppose une qualité de présence et d’attention à l’instant. Loin de chercher à faire « le vide », elle entend observer le flux de la pensée sans se laisser entraîner par lui. La pleine conscience permet de se tenir à l’écart des ruminations négatives, raconte Caroline Jacob. À côté de la pratique formelle – en général 30 minutes par jour –, les aspects « informels » de la pleine conscience interviennent tout au long de la journée. On apprend à ne rien faire ou en tout cas à ne faire qu’une seule chose à la fois.

Mais aussi à accepter les situations qu’on ne peut pas changer, plutôt que de se battre contre des moulins à vent. Je devais prendre l’avion juste après les attentats de Bruxelles. Pour revenir de Corse, j’ai finalement dû prendre quatre vols différents. Avant, cela m’aurait rendue folle. Je serais allée poser des questions partout, j’aurais rué dans les brancards. Là, ça ne m’a posé aucun problème, explique par exemple Marianne, 50 ans, qui pratique la pleine conscience depuis deux ans. Bien sûr, le changement ne s’opère jamais par magie : comme toute solution véritable, elle exige investissement personnel et discipline.

Beaucoup de gens viennent me voir en disant : Mes enfants ont 18 ans, je ne les ai pas vus grandir, je cours partout, tout le temps, mais pourquoi ? Au-delà de la question de la santé et de la qualité de vie, il y a une quête de sens. L’idée est de devenir plus conscient de sa propre vie et non de la traverser comme un zombie ou une poule sans tête, explique encore Caroline Jacob. Une tête consciente sur des épaules détendues, c’est déjà le début de l’équilibre…

Lire la suite (article du Soir.be)

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